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Evolution climatique sur les Grands Causses

Le cheminement de ma réflexion se déroule selon le vécu de la succession habituelle des types de temps qui configurent la spécificité climatique régionale dans le cadre d'une longue stabilité à l'échelle planétaire. Tout au long de ce parcours se décèlent de multiples indices qui révèlent l'identité particulière des Grands Causses, où l'observateur spécialisé détecte des traces discrètes des bases climatiques fondamentales inscrites sur ce territoire depuis la dernière glaciation (environ 11000 ans). Ces "vestiges" se retrouvent sur les biotopes résistants, comme les rares tourbières encore "vivantes" sur des massifs cristallins périphériques, Aubrac, Lévézou ou Monts de Lacaune. Si quelques marques de sols polygonaux peuvent se repérer sur le Causse Méjean, ce ne sont plus que des "reliques paléoclimatiques". Par contre les peuplements de hêtres qui parsèment les "ubacs" de nos vallées caussenardes témoignent de la persistance d'une ambiance encore suffisamment fraîche et humide, bien sûr beaucoup plus rude quand la hêtraie-sapinière était la meilleure représentatrice de l'environnement de moyenne montagne sous un climat périglaciaire. A l'opposé, dans le contexte d'un réchauffement interglaciaire, lorsque cette hêtraie se dissimule sur les versants les plus propices à sa conservation, apparaissent furtivement ces exemplaires de l'influence méditerranéenne que sont les "îlots" de chênes verts, ou les échantillons xérophiles comme thym ou lavande, s'infiltrant au moins depuis l'Antiquité sur le rougier de Camarès et même vers la vallée du Lot. Cette lente évolution naturelle suit le rythme climatique calqué sur les mêmes faciès de types de temps, ceux qui se suivent au fil des générations sur des points stratégiques familiers. Prenons l'exemple de ces fréquents épisodes océaniques actifs  observés depuis Roquefort, prédominance habituelle en saison hivernale. Le rideau de pluie "se ferme" le long du Lévézou, puis masque l'Avant-Causse et devient transparent dans la vallée du Soulzon. Dans le cas d'un type neigeux sur la même trajectoire, se dévoile un Lévézou étincelant au "lever de rideau" alors qu'un léger saupoudrage blanchit le sommet des "côtes" face au village.

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C'est encore plus significatif depuis l'échine de la Loubière face à Saint-Félix-de-Sorgue, un "360 degrés" qui ceinture Lévézou, Larzac, Monts d'Orb, Espinouse, Monts de Lacaune, d'où l'on observe le dégradé des épisodes perturbés océaniques et méditerranéens, ceux qui distribuent avec une restriction progressive et sévère leur potentiel neigeux vers l'aval des bassins-versants. Ce paysage hivernal tenace constitue l'environnement logique de la région jusqu'aux premiers signes d'un dérèglement climatique depuis la décennie 1990, quand cette constance de l'enneigement du Lévézou et des autres zones sommitales se démantèle inexorablement. Se dessine alors une dégradation environnementale détectée par un accroissement des déficits hydriques, accompagnée  d'un délitement des saisons bien tranchées sous l'effet d'un réchauffement accéléré. Ainsi l'analyse du milieu caussenard  emprunte le chemin des souvenirs, sans doute un brin de nostalgie face à l'effritement de cette rusticité propre à un climat de caractère !!

de la Loubière au Lévézou (nord-ouest)

de la Loubière aux falaises du Larzac (nord-est)

de la Loubière aux Monts d'Orb (sud-est)

de la Loubière à l'Espinouse et Merdélou (sud-ouest)

Périmètre climatique

périmètre climatcausses_edited.jpg

Situés au sud du Massif Central, les Grands Causses appartiennent au domaine de la moyenne montagne. Mais leur histoire géologique leur confère forcément une identité climatique. Malgré l'évolution tectonique qui aboutit à un soulèvement global de toute la zone concernée, ces reliefs tabulaires restent toujours dominés par les massifs cristallins périphériques. En conséquence cette configuration favorise une position d'abri aérologique et modifie à des degrés divers le comportement des masses d'air qui traversent la région.  Ainsi s'accentuent les phénomènes de subsidence ou de divergence ou effet de foehn qui sont liés à des situations anticycloniques et des situations de marges dépressionnaires. Une telle évolution enrichit la palette des faciès climatiques dans un contexte d'altération des principaux types de circulation atmosphérique qui intéressent l'Europe occidentale. Les ouvertures sont bien minces dans ce périmètre, la plus évidente se localise au confluent du Tarn et du Rance, permettant une infiltration plus nette de l'influence aquitaine vers le Saint-Affricain. De même l'ensellement de la barrière cévenole au niveau du Pas de l'Escalette assure une avancée sensible des entrées maritimes et de quelques épisodes méditerranéens issus du golfe du Lion vers l'intérieur du Larzac.  Au contraire du côté du Sauveterre et du Méjean l'altération des influences dominantes s'amplifie encore sous l'abri des massifs Aubrac, Lozère, Aigoual, offrant une place plus marquante à une influence continentale bien visible lors de certaines vagues de froid ou de situations orageuses récurrentes en saison estivale. 

AUBRAC

Mt LOZERE

Mt AIGOUAL

PALANGES

LEVEZOU

Mts de LACAUNE

C. Comtal

C. Séverac

C. Rouge

C. Sauveterre

C. Méjean

C. Larzac

C. Noir

C. Blandas

R. Camarès

ESPINOUSE

SEGALAS

Roquefort à l'ombre

Roquefort-sur-Soulzon

colline

Saint-Félix-de-Sorgues

Voici deux exemples symboliques qui représentent la subtilité des faciès climatiques sur le secteur des Avants-Causses, à la croisée des flux océaniques et méditerranéens.

A gauche la célèbre cité fromagère, au seuil de 600-700 m d'altitude, exposée plein nord à l'ombre des falaises du Combalou, subit la rigueur extrême de tous les types de temps humides et froids. Privée d'ensoleillement durant les 3 mois d'hiver, reste le souvenir de ces longues chandelles de glace le long des parois rocheuses ou les rues encombrées de neige tassée et gelée durant plusieurs périodes au cours des rudes hivers des années 1950-60, alors que les "côtes" exposées plein sud face au village bénéficient d'une tiédeur ensoleillée pendant certaines phases anticycloniques.

A droite ce charmant village situé au coeur de la vallée de la Sorgue, au seuil de 400-500 m d'altitude, bénéficie  d'une position plein sud, bien abrité des flux nordiques par les pentes escarpées du "Théron", butte-témoin de l'Avant-Causse de Mascourbe. Ainsi pendant que Roquefort grelotte lors de certains types de temps anticycloniques hivernaux, caractérisés par un froid sec mais ensoleillé, les après-midi connaissent une agréable tiédeur à Saint-Félix. Le contraste est d'autant plus sensible quand ces types de temps succèdent à un épisode neigeux, la glace s'incrustant au sol à l'ombre du Combalou, alors que le soleil efface rapidement un léger décor blanc sur les versants sud de la vallée de la Sorgue, seules les pentes de la Loubière en position d'ubac conservent la neige sur les ombrées les plus épaisses.

Les mêmes contrastes subsistent tout au long du semestre froid (novembre-avril) lors des types de temps favorables aux gelées tardives jusqu'à mi-mai, ou à l'occasion de "coups de froid" précoces et parfois neigeux dès la mi-octobre, événements de plus en plus rares tout de même aux dates extrêmes dans le contexte du réchauffement climatique, notamment au moment de la "Saint-Luc" (18 octobre) ou des "Saints de glace" (1ère quinzaine de mai).

Bien sûr ces contrastes s'amenuisent sensiblement au cours du semestre chaud (mai-octobre), l'exposition favorisant néanmoins des températures nettement plus élevées à St Félix durant les épisodes durablement ensoleillés. Une fine observation des phénomènes orageux sur trajectoire aquitaine permet de déceler un certain privilège sur le site saintfélicien. Effectivement les lignes fortement instables qui impactent la région s'avèrent souvent plus virulentes sur l'axe Ségala-Lévézou-Aubrac, débordant parfois vers Roquefort tout en épargnant la vallée de la Sorgue. Plus localement encore, certains épisodes orageux issus du Sud-Ouest suivent le rougier de Camarès, s'infiltrent par le "col del Pas" au-dessus de Lapeyre, ou bien remontent de Sylvanès vers St Paul-des-Fonts et St Félix passe au travers de ces lignes étroites généralement canalisées par les ouvertures du relief local. En définitive voilà un bel exemple de l'échantillonnage des climats locaux dans un secteur de moyenne montagne, lorsque se révèle la meilleure position d'abri face aux divers types de temps qui se déroulent à la croisée d'influences climatiques plus lointaines. Ce n'est pas un hasard si la qualité du vin pouvait être appréciée à sa juste valeur, avant les années 1960, au moment où certains paysans de Versols ou St Félix prenaient grand soin de leurs vignes exposées à la bonne chaleur de quelques vallons caillouteux orientés plein sud  !

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Caractère prédominant : climat montagnard dégradé

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Critères essentiels d'un climat montagnard  au seuil de 1200 mètres d'altitude :

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  • Températures moyennes mensuelles inférieures à +7° durant le semestre froid ( novembre - avril ).

  • Premières gelées à -5°, associées ou précédées à intervalles de 5 jours d'une chute de neige  qui tient au sol 2 ou 3 jours, dès la 2ème quinzaine d'octobre.

  • Dernières gelées à -5°, jusqu'à la 1ère quinzaine de mai, suivies encore de quelques tourmentes neigeuses, parfois 1ère décade de juin.

  • Très fortes gelées  inférieures à -10°, au moins 1 fois entre 15 novembre et 15 mars.

  • Au moins 20 cm de neige au sol, avec rares interruptions, au coeur de l'hiver ( 21 décembre - 10 février ).

  • Manteau neigeux durable : nettement plus rare en novembre - décembre qu'en mars - avril.

  • "Trous à froid" remarquables au seuil de 800 - 900 mètres d'altitude ; gelées possibles tous les mois de l'année.​* (voir rubrique "mécanismes")

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Ces  critères correspondent aux recherches réalisées entre les années 1950 et 1990 par Gérard Staron, une analyse s'appliquant parfaitement au caratère hivernal de l'Aubrac durant l'oscillation "fraîche" 1951-1980. Dans le contexte du réchauffement climatique irrégulier, la rigueur montagnarde s'émousse inéluctablement. Le seuil retenu ici devient plus réaliste au niveau de 1500 mètres d'altitude, surtout depuis la décennie 2020. Notre région n'aura plus bientôt que des bribes anecdotiques du climat montagnard !

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Référence au profil topographique

Une large superficie appartient aux plateaux des Avants-Causses, surmontés des vastes étendues tabulaires des Grands Causses. Leur ensemble, étagé de 700 à 1200 mètres d'altitude, reste constamment ouvert à la fluidité des masses d'air  qui s'entrecroisent sur l'isthme reliant golfe de Gascogne et golfe du Lion. 

Ce profil participe à l'accentuation des vents de secteur Nord-Ouest, associés à de fréquents renforcements du gradient de pression, entre anticyclone des Açores et dépression du golfe de Gênes. Ces nombreuses situations météorologiques apportent cette sensation de fraîcheur, commune à l'ensemble du Massif Central, surtout de novembre à avril.

De même, cette topographie assure la puissance du "vent du Midi", au moment des situations de blocage par un anticyclone européen. De plus, l'effet de foëhn favorise une accélération du vent déferlant des crêtes héraultaises.

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Référence au profil altitudinal

Cette large superficie, qui s'étale au-delà du seuil de 700 mètres d'altitude, s'approprie une part graduelle des critères essentiels de l'ambiance hivernale en moyenne montagne. Il s'agit des premières neiges au sol évoquées précédemment, souvent dans le contexte de fortes gelées, ambiance conforme à l'automne hivernal. Ce changement de décor, accompagné souvent de paysages givrés, débute mi-octobre dès 1200 mètres d'altitude, seulement mi-novembre sur les Avants-Causses.

Ensuite, ces critères s'ancrent plus ou moins solidement dans la saison selon l'étagement des plateaux, avant de s'étioler sensiblement dès la mi-mars.Ce marqueur climatique s'aligne en toute logique avec les consignes de déneigement des différentes DDE, fixées du 15 novembre au 15 mars.

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Point stratégique du Mont-Aigoual

Ce massif granitique, inclus dans un périmètre de 1400-1500 mètres d'altitude, constitue un bon repère thermique au niveau 850 hPa, là où la fluidité des masses d'air n'est guère parasitée par la rugosité du relief sous-jacent. A ce propos, il s'avère essentiel de suivre les températures maximales, plus réalistes que les minima nocturnes, influencés par le rayonnement infra-rouge.

Ainsi, l'Observatoire de l'Aigoual peut être considéré comme un "phare des Grands Causses", une place de choix sur la trajectoire des influences aquitaines en bout de course, en alternance avec la trajectoire la plus fréquente des épisodes cévenols. Ce qui se passe au-dessus de l'Aigoual s'apparente à la situation atmosphérique qui intéresse l'ensemble de la région,  à condition que la masse d'air présente des propriétés homogènes sur toute la zone concernée. Dans ce cas-là, ce sont le facteurs topographiques locaux qui concrétisent  l'aspect du temps qu'il fait , selon l'étagement du climat montagnard dégradé.

 

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Référence chronologique

En observant le graphique ci-dessous concernant l'Aigoual, les variations interannuelles de la température adoptent un rythme relativement stable, cependant la moyenne glissante sur 5 ans laisse entrevoir un réchauffement peu sensible jusqu'en 1950 malgré une accentuation durant la décennie 1940. D'ailleurs d'anciens caussenards signalent des sécheresses sévères dans cet intervalle. S'ensuit une référence trentenaire 1950-1980 marquée par un refroidissement modéré. Souvenons-nous de l'hiver profond 1962-63 ! On retrouve donc dans ce tracé l'influence prépondérante des oscillations climatiques naturelles à l'échelle planétaire, une relative stabilité puisqu'on enregistre à cette période-là une évolution thermique comparable à la référence 1900-1930. Puis se distingue la rupture inéluctable avec un réchauffement accéléré pendant la décennie 1980 malgré les 3 derniers hivers sévères successifs 1985-87, alors que les saisons estivales commencent à devenir régulièrement plus chaudes et même des températures globalement plus élevées sur l'ensemble de l'année, comme en témoignent une foison de criquets dans nos vallées caussenardes, ainsi que la profusion de chenilles processionnaires sur les résineux. Et même si cette élévation de température ralentit ensuite, jusqu'à se stabiliser après la terrible canicule de 2003, elle s'accélère de plus en plus entre 2015 et 2023 !  Ainsi tous les critères fiables de notre région se trouvent remis en cause sous l'effet d'un dérèglement climatique incontestable, ce constat s'observe avec la plus grande netteté sur le massif de l'Aigoual.

photo aigoual
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Disposition des faciès climatiques

Si le climat montagnard dégradé constitue le caractère prédominant sur les Grands Causses, il n'en demeure pas moins que sa dégradation s'accentue progressivement à mesure que l'on s'éloigne du seuil de 1200 mètres d'altitude. Déjà, au-dessous des grandes tables calcaires, sur les Avants-Causses, ce sont les deux influences majeures (océanique et méditerranéenne), qui laissent leur empreinte indéniable. Effectivement  ce sont les hautes terres de l'Aubrac, Mt Lozère, le bloc cévenol, couronné par l'Aigoual, qui  conservent le mieux la rudesse du Massif Central représentative du climat montagnard.  Il suffit de rappeler cette expression utilisée par nos "Anciens caussenards", blottis au coin du feu un soir d'hiver : " Tiens ! Il a beaucoup neigé hier sur le Massif Central !". Une façon de souligner la relative clémence dont peut bénéficier la région par rapport à une grande partie du territoire lozérien, pourtant tout proche. Mais justement, la configuration du relief qui ceinture notre périmètre, vers le quadrant Nord-Est, met un terme à l'influence aquitaine en bout de course. Au contraire, elle ne laisse que rarement le passage à un flux continental souvent rigoureux du côté de l'Auvergne. Certaines combes de Margeride par exemple enregistrent des "pics de froidure" qui rivalisent avec ceux des "petites sibéries jurassiennes" ! On pourrait dire la même chose à propos de certains "coups de burle" sur la Montagne ardéchoise !! Dans un contexte de réchauffement climatique, très sensible depuis la décennie 1990, cette dégradation du caractère montagnard ne peut que se poursuivre, même à cadence irrégulière.

Pourquoi une telle spécificité ?

Plus précisément, l'altération des deux influences majeures dépend à la fois de la latitude et de l'altitude. De l'Aquitaine aux Alpes du Sud, la trajectoire des dépressions océaniques atteint une fréquence nettement plus faible  qu'au nord du 45ème parallèle. De plus, à altitude égale, le bilan radiatif d'avril à septembre se traduit par l'augmentation des températures. Donc, le climat océanique adopte une nuance aquitaine marquée essentiellement par une amplitude annuelle plus élevée, des étés chauds et orageux. Cette tendance s'amenuise vers les Grands Causses, surtout au seuil de 800-1200 mètres d'altitude lorsque l'influence montagnarde impose sa tonalité, mais elle est encore sensible sur les Monts de Lacaune, Lévézou et Aubrac. Au contraire, sur la partie orientale du Sauveterre et du Méjean, l'altération laisse l'avantage au faciès semi-continental, celui qui se distingue surtout par la fréquence des froids secs, de décembre à mars, ainsi que l'accentuation orageuse en été. 

En ce qui concerne l'influence méditerranéenne, son altération s'affirme nettement dès le franchissement de la barrière cévenole, sous l'action des mécanismes orographiques, explicités par ailleurs. Par contre, la sécheresse estivale demeure un des aspects climatiques les plus constants, essentiellement jusqu'aux confins du Larzac et du Rougier de Camarès. Ensuite, ce caractère estival se place en interférence avec  les types de temps orageux qui proviennent de l'Aquitaine pour emprunter la trajectoire Ségala-Lévézou-Aubrac, débordant aussi sur Sauveterre et Méjean.   

Le Lévézou : "massif central" de l'Aveyron

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Ce bloc cristallin rappelle en quelques occasions la rudesse du climat montagnard telle qu'elle est conçue sur les hautes terres du Massif Central. L'altitude moyenne de 900 mètres sur 600 km2 environ permet la distinction de ce faciès climatique particulier, largement exposé à l'influence atlantique dans le prolongement des plateaux du Ségala.  

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Dans l'axe de la dorsale du Ségala de Réquista, vers une altitude progressive de 700-800 mètres, s'établit une barrière climatique qui distingue le Sud-Aveyron de toute la partie nord-ouest du département où prédominent les affinités océaniques, tandis que s'affirme un véritable contraste avec le coeur du domaine caussenard exposé à l'influence méditerranéenne. De plus les deux arcs de cercle, crête de Bouloc et crête de Vezins, culminant à plus de 1100 m d'altitude, laissent s'exprimer une petite note continentale sur le bassin de Millau, alors que Mont Seigne et Pic du Pal connaissent les rudes assauts de certains flux de nord-ouest. Quelques épisodes neigeux sont à peine moins agressifs que sur l'Aubrac, alors que les Monts de Lacaune sont tout juste concernés, perdant ainsi leur caractère montagnard au profit d'une influence aquitaine plus sensible. C'est un impact inversé lorsque sévit un épisode méditerranéen qui apporte la "grosse neige "sur les hauteurs méridionales proches de la Montagne Noire, un dernier bastion montagnard autour du Pic de Nore. En outre la disposition topographique du Lévézou renforce la sensibilité du "trou à froid" de Pont-de-Salars avec une médiane du minimum absolu estimée à -12° dans la norme 1981-2010.

La rudesse particulière du causse Méjean .

Au sommet du Mt Gargo (1247 m)

photo causse

Sur ces vastes espaces steppiques se trouvent réunis tous les critères de la rudesse caussenarde. Tout d'abord en saison hivernale, l'altitude confère à cette immensité des valeurs thermiques à peine inférieures à celles de l'Aubrac ou de la Margeride lors de certaines "coulées arctiques". En outre l'influence océanique en bout de course favorise le dessèchement de l'air accentué par la haute fréquence des vents forts dans cette partie orientale du causse, au seuil des 1200 m d'altitude.

En saison automnale, au moment de la "mousson méditerranéenne", toujours d'intensité irrégulière, le massif de l'Aigoual constitue un écran efficace pour exacerber l'effet de foehn et donc entretenir encore la sécheresse.

Suite à 7 mois de températures inférieures à 10°, sévit la sécheresse estivale méditerranéenne, neutralisée ponctuellement par la fréquence d'orages violents, parfois dévastateurs, le Méjean se trouvant souvent impacté par la trajectoire de lignes orageuses sur un axe Pays Basque-Bourgogne. Ainsi sont enregistrés les plus forts cumuls de précipitations saisonnières, indice d'une influence semi-continentale.

Voilà ce qui explique l'aspect aride de ces contrées austères qui soutiennent la comparaison avec quelques étendues de l'Atlas marocain. Ici les vents glacials sont même plus marqués et quelques tourmentes de neige peuvent accumuler d'énormes congères. Un tel environnement conduit à utiliser parfois l'expression de "Mongolie caussenarde"

Le rougier de Camarès : emblème méditerranéen

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Bénéficiant de sa faible altitude, de 300 à 400 mètres au plus creux du bassin, ce rougier profite au mieux de sa position d'abri au pied des Monts de Lacaune et de l'avant-causse de la Loubière. En outre il demeure ouvert aux influences méditerranéennes essentiellement en période estivale, alors que les épisodes de précipitations les plus intenses issus du golfe du Lion, ceux qui atteignent leur paroxysme vers l'Escandorgue et le plateau de Guilhaumard sont les seuls à pouvoir développer leur extravagance sur l'ensemble du bassin-versant du Dourdou. En conséquence ce faciès climatique se partage entre le bien-être d'un ensoleillement généreux et les contraintes récurrentes d'une sévère sécheresse, d'autant plus que les influences océaniques porteuses d'humidité ont tendance à s'amoindrir au profit de situations anticycloniques plus fréquentes. Cette empreinte méditerranéenne se retrouve dans les associations végétales, le thym se diffuse sur des pentes laissées aux friches agricoles et même quelques touffes de lavande, des îlots de chênes verts se blotissent discrètement sur les pentes inférieures de la Loubière, les bosquets de chênes pubescents peuplent le pied des versants au-dessus du lit majeur du Dourdou. 

 

Sur la photo, une vue sur Montlaur et la plaine du Dourdou, au loin l'axe Ségala-Lévézou qui abrite des flux de nord-ouest.

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Malgré leurs caractères communs, le rougier de Camarès jouit d'une singularité plus marquante que celui de Marcillac, davantage privilégié même que son homologue soumis aux excès méditerranéens. Adossé sur les contreforts abrupts du causse du Comtal, il bénéficie de l'abri aérologique par rapport aux diverses influences qui se propagent à travers la région. Ainsi chaleur et luminosité durant le semestre chaud favorisent le développement d'un vignoble de qualité, bien ensoleillé sur des sols composés des débris calcaires épandus le long des pentes du causse, témoignage d'un faciès climatique qui baigne dans la douceur. Mais bien sûr plane une certaine inquiétude quant à l'accentuation des fortes chaleurs estivales depuis 2019.

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Rougier de Marcillac-Vallon : le village sous les contreforts du causse du Comtal

Episodes cévenols authentiques et averses méditerranéennes extensives

carte Mgne LANG

Cette cartographie représente  le cadre optimal de développement des épisodes méditerranéens, qui retrouvent  ici tous les ingrédients nécessaires à leur puissance maximale, d'où le modèle météorologique : "épisode cévenol". On distingue 5 trajectoires principales, les 2 plus fréquentes des Cévennes gardoises à l'Espinouse. Il s'agit là des systèmes pluviaux "dopés" essentiellement par le forçage orographique. Son effet se dégrade rapidement au-delà de la ligne de crêtes, aussitôt se manifeste une "ombre pluviométrique" qui concerne l'ensemble des Grands Causses. C'est le plus souvent l'amont des bassins-versants qui reçoit les cumuls pluviométriques au seuil des 200 mm/24h. Dans ces cas-là, les valeurs ne dépassent guère les 50 mm au niveau des différentes confluences avec le Tarn.

Néanmoins certaines situations météorologiques permettent le développement "d'averses extensives", qui peuvent s'exprimer jusque sur les Causses du Quercy, en conservant des cumuls remarquables, supérieurs à 100 mm/24h. Or les Grands Causses peuvent être concernés à des degrés divers par ces différentes trajectoires, mise à part celle visant le Roussillon. Ces situations correspondent à un blocage tenace de l'anticyclone européen, associé à une trajectoire plus méridionale du jet-steam.  Ainsi se succèdent des dépressions  redynamisées en atteignant le golfe du Lion.

De cette cartographie sont exclus les MCS ( systèmes convectifs de moyenne échelle ), ceux qui ravagent une zone très localisée, et qui peuvent sévir exceptionnellement sur les Grands Causses, comme en 1992 ou 2014. Ces types de temps extraordinaires sont les seuls à déjouer le rôle essentiel de "l'ombre pluviométrique", mécanisme immuable  sur une zone de 10-20 km au-delà de la ligne de crêtes.

Le degré d'intensité du forçage orographique est proportionnel au potentiel d'instabilité de la masse d'air, commençant par des entrées maritimes qui se déchirent  à peine les crêtes franchies, jusqu'aux pluies soutenues qui se tarissent vers le centre du Rougier de Camarès ou du Larzac. A peine l'ennuagement ou la pluviosité  sont-ils régénérés sur les reliefs du Ségala ou du Lévézou, avant de se désagréger systématiquement à travers le Causse de Séverac, à moins que les ingrédients d'une averse extensive ne leur accordent un sursis.

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Document extrait de l'ouvrage  "Excès climatiques sur la Montagne languedocienne"

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La trajectoire 1 concerne de manière récurrente l'ensemble caussenard, responsable des crues remarquables sur le Tarn moyen, entre Millau et Albi. La trajectoire 2 se focalise davantage sur les bassins-versants du Rance, Dourdou, Sorgue et Cernon.

Découpage saisonnier : baisse des réserves hydriques ( 1er avril - 30 septembre )

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Ce choix correspond  à un souci d'harmonisation entre un raisonnement empirique, sorte de "bon sens paysan", et la rigueur scientifique. Cette démarche reste empreinte de prudence, tenant compte des incertitudes qui jalonnent constamment la recherche climatique, au carrefour de nombreuses disciplines. Dans une telle logique, il s'avère pertinent d'introduire quelques dictons populaires, qui transitent de générations en générations, témoignages d'une observation judicieuse des subtilités climatiques à l'échelon de chaque terroir. Et même s'ils paraissent se contredire, en fait ils traduisent la variabilité climatique naturelle. 

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Coeur printanier : 1er avril - 20 mai

"En avril, ne te découvre pas d'un fil" ou bien " Tant que dure la lune rousse, les fruits sont sujets à la fortune"  Le 1er dicton fait référence à cette lutte incessante entre  masses d'air polaires et subtropicales. Cela peut se traduire par l'alternance irrégulière des épisodes pluvieux et des périodes sèches.

Paradoxalement, le risque de gelées tardives demeure récurrent, en raison  de phases de douceur plus précoces, et souvent plus persistantes. L'expression "lune rousse", généralement fin avril-début mai, est tout à fait perspicace, car certaines expulsions d'air arctique se concrétisent par des nuits claires, lune brillante, associée au faible taux d'humidité. Ce sont les conditions idéales pour un fort rayonnement nocturne, gelée sévère qui grille fleurs et jeunes pousses, leur donnant la couleur rousse au petit matin.

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Printemps estival : 21 mai - 30 juin

"En mai, fais ce qu'il te plaît" ou encore "S'il  pleut à la St Médard, il pleut 40 jours plus tard, à moins que St Barnabé lui coupe l'herbe sous le pied" ( 3 jours plus tard ). Toujours en concordance avec cette variabilité constante. Des mois de juin maussades stigmatisent parfois des printemps "pourris" ! La tendance de juin se détecte assez souvent fin mai, selon la persistance de courants perturbés, ou au contraire l'installation de flux anticycloniques durables.

En réalité, s'ouvre une période où prédominent les masses d'air subtropicales, donc la chaleur remonte progressivement jusqu'à l'Aubrac. Néanmoins, l'abondance pluviale demeure irrégulière dans le temps et l'espace, avec l'apparition des orages localisés, en raison des derniers conflits intenses  avec l'air polaire encore en embuscade.

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Coeur estival : 1er juillet - 20 août

"Si le début de juillet est pluvieux, le restant du mois sera douteux" C'est tout de même le temps des  longues périodes de chaleur, marque constante  de la sécheresse méditerranéenne. Cependant, il arrive parfois que des perturbations océaniques, persistantes fin juin, se prolongent encore jusqu'à mi-juillet. Ces situations sont rares, les fréquentes incursions d'air polaire vers le golfe de Gascogne, se soldent plutôt par l'organisation de lignes orageuses, dont la sévérité s'exprime sur l'axe Ségalas, Lévézou, Aubrac. Dans ces cas-là, la séchersse se cantonne essentiellement du Rougier de Camarès au Larzac.  

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Eté automnal : 21 août - 30 septembre

"A la Sainte-Claire, s'il éclaire et tonne, c'est l'annonce d'un bel automne"  ( 11 août ) ou encore  "A la mi-août, le temps s'arrange ou défait tout". A nouveau la contradiction, cela rejoint la logique de la variabilité qui se calque sur le cycle saisonnier du bilan radiatif. Les nuits s'allongent et redonnent un regain de fraîcheur en moyenne montagne. Les flux océaniques retrouvent le chemin de l'Aquitaine, le continent toujours chaud stimule l'instabilité potentielle des masses d'air humide. Les passages orageux deviennent plus fréquents, parfois violents et suivis de brusques rafraîchissements. De telles situations donnent un sentiment de fin d'été, néanmoins la chaleur demeure encore prédominante. 

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Découpage saisonnier : recharge des réserves hydriques ( 1er octobre - 31 mars )

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Coeur automnal : 1er octobre - 10 novembre

"S'il pleut à la Saint-Denis, en hiver beaucoup de pluie". ( 9 octobre ) ou bien "A la St Luc, neige sur les trucs" ( 18 octobre ). Le 1er dicton s'aligne sur le long terme, sa vérification reste donc aléatoire malgré le retour de la "mousson méditerranéenne", toujours marquée par son irrégularité. Mais une telle éventualité n'est pas exclue, en raison d'un blocage persistant d'un anticyclone européen. Ainsi se développent quelques épisodes  cévenols intenses, ceux qui maintiennent un seuil élevé du risque d'inondations. Toutefois, les agriculteurs espèrent être épargnés par la violence orageuse, de manière à préparer leurs terres labourables pour les semailles d'hiver, profitant de fréquentes périodes calmes et ensoleillées, souhaitant tout de même ce "vent du Midi" annonciateur de pluies orographiques, celles qui sont exemptes des lignes orageuses dévastatrices.  Quant au 2ème dicton, il concerne notamment le domaine skiable de l'Aubrac, au seuil de 1400 mètres d'altitude. Ce sont les prémices de la saison froide, quand les flocons de neige virevoltent exceptionnellement sur les Grands Causses.

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Automne hivernal ; 11 novembre - 20 décembre

"Pour Toussaint, neige par les champs, pour Noël, neige par les chemins" ou bien " Neige de l'Avent prend des dents". Voici la suite logique du scénario entamé fin octobre sur l'Aubrac. Ces dictons retracent la progressivité de la saison hivernale, marquée par les premières neiges. Même certains épisodes méditerranéens adoptent ce profil assez rude. On peut citer les 40 cm de neige qui perturbent les Avants-Causses début novembre 1980. Pour les "Anciens", la neige fait partie du décor durant les 3 semaines précédant Noël. En effet de fortes gelées commencent à durcir le sol, ainsi un tapis blanc s'incruste sur le pays, parfois pour de longues semaines au seuil de 800 mètres d'altitude. Cette ascension régulière vers le coeur hivernal se trouve remise en question dans le contexte du réchauffement climatique.

Ce sont plutôt les situations  de blocage des flux océaniques qui conservent leur fréquence habituelle, en favorisant encore  des épisodes cévenols virulents, provoquant parfois les crues les plus volumineuses de  la "mousson méditerranéenne". Mais les solides assauts hivernaux, ceux qui entretiennent la sévère réputation des Grands Causses,  sévissent de plus en plus rarement avant Noël.

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Coeur hivernal : 21 décembre - 10 février

"A la St Vincent, l'hiver reprend ou se casse une dent"  ou encore  "A la Chandeleur, l'hiver se meurt ou reprend vigueur". Logiquement, c'est le moment des vagues de froid les plus fréquentes, néanmoins la variabilité ne cesse de contrarier les tendances les plus tenaces. L'hiver connaît toujours ces phases de rémission qui laissent quelquefois des semaines entières la steppe caussenarde à découvert. Les habitants demeurent donc attentifs à ces "sautes d'humeur" , toujours surpris de voir leur respectable "Hiver" désarçonné par des " souffles du Midi dévoreurs de neige".

A regret pour les nostalgiques de cette rigueur saisonnière, les hivers d'antan ne font  plus légion depuis la décennie 1990. Les  longues périodes de douceur prennent le pas sur les vagues de froid. Même si les systèmes pluvio-neigeux persistent encore dans leur intensité, la limite pluie-neige remonte inexorablement en altitude, et les manteaux neigeux se réduisent comme "peau de chagrin".

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Hiver printanier : 11 février - 31 mars

"Neige de février tombe comme dans un panier". La longueur des jours  favorise un meilleur bilan radiatif, alors des températures plus clémentes assurent une fonte rapide des "neiges mouillées" et même des "neiges sèches" souvent soufflées par le vent.

C'est surtout la période des plus grands contrastes thermiques, car les flux de Sud anticycloniques se prolongent, alors que les brutales coulées arctiques deviennent plus brèves. Cette évolution favorise la pénurie des précipitations, notamment les systèmes pluvio-neigeux. La tradition des "Marsincades" semble  s'essouffler, ces journées hypertoniques, où se succèdent brutalement vigoureuses giboulées et lumineuses éclaircies,  perdent nettement de leur éclat.             

Interface  arc  montagneux  languedocien

interface arc montagneux languedocien

Ce tableau de synthèse permet d'estimer les tendances globales du climat caussenard, en fonction des principaux types de circulation atmosphérique répertoriés de l'Atlantique-Nord à l'Europe. Ainsi peut s'établir une comparaison des types de temps qui en découlent, de part et d'autre de la ligne de crêtes cévenoles. Les différences d'intensités de couleur pour chaque type de circulation mettent en évidence certains contrastes entre l'escarpement cévenol et la zone interne de cette "Montagne Languedocienne", essentiellement en raison de l'influence du relief sur le comportement des masses d'air. Ces contrastes se développent dans les deux sens, toujours avec une intensité surprenante. Par flux du quadrant Nord-Ouest, le passage de la grisaille à la luminosité s'avère flagrant au 'Pas de l'Escalette".  A l'inverse, lors d'un épisode méditerranéen bien centré sur les plaines languedociennes, le débit pluvial s'amenuise brusquement après Le Caylar. Seuls les flux anticycloniques de Sud, ou quelques entrées maritimes s'apparentent sur l'interface, il s'agit en fait de l'ensemble des temps calmes, ceux qui donnent le meilleur impact méditerranéen au Sud-Aveyron. Sinon, en raison d'une prédominance  des influences océaniques, l'ambiance souvent fraîche des Grands Causses ne peut rivaliser avec la tonicité ensoleillée des "serres cévenoles" !

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Néanmoins une observation plus ciblée permet la distinction d'un "couloir atmosphérique" du Quercy au golfe du Lion en traversant le Larzac. Cette spécificité se détecte sensiblement lors d'épisodes de nord-ouest durables en bordure anticyclonique hivernale, lorsque la grisaille persistante sur l'Aquitaine et le Massif Central perd de son opacité sur le Causse de Sévérac, à peine régénérée en franchissant le Lévézou, s'effilochant graduellement vers le sud du Larzac, avant de retrouver la luminosité languedocienne. En outre quand le flux de nord-ouest s'oriente nettement vers les Pyrénées, pluie ou neige s'intensifient notoirement des Monts de Lacaune à la Montagne Noire pendant que ces précipitations demeurent faibles à modérées le long du "couloir atmosphérique". Ces observations s'accordent avec la plus forte opposition de versant entre les boisements épanouis du Mazamétain et les garrigues souffreteuses du Minervois. Selon une homogénéité comparable, certaines averses extensives associées à un épisode méditerranéen sur trajectoire biterroise peuvent conserver une intensité horaire remarquable jusque sur le causse du Quercy, alors que la pluviométrie connaît un tarissement relatif sur le revers de l'Espinouse et des Monts de Lacaune. Cette originalité souvent ponctuelle traduit tout de même une certaine constance vers les privilèges climatiques sur une bonne partie de la région.

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Les Grands Causses dans le contexte climatique global

image satellite
image satellite

Cette synthèse climatique permet d'établir une évaluation objective de la riche diversité du climat de la Montagne languedocienne dans sa partie caussenarde.

La typologie française montre que notre région participe essentiellement de manière altérée ou dégradée à l'ensemble des influences climatiques qui concernent la France, comme en témoigne la carte de droite. De plus, la séparation Nord/Sud met en évidence la prédominance d'un type climatique dégradé principalement en raison de l'affaiblissement de la circulation océanique au sud de cette ligne, accentuée encore par la présence du relief du Lévézou qui favorise l'effet de foëhn vers le Sud-Aveyron. Cette évolution bénéficie à l'influuence méditerranéenne qui prend l'avantage vers le rougier de Camarès. 

Ainsi se retrouvent sur la carte de gauche les différents faciès climatiques de la région où se distingue la dégradation de l'influence montagnarde, moins de fortes gelées et cumuls annuels de précipitations inférieurs à 1000 mm (type 2), correspondant aux Causses majeurs. Se repèrent ensuite quelques bribes de climat montagnard au seuil de 1000-1200 m d'altitude (type 1) sur l'Aubrac, les hauts du Sauveterre et Méjean, encore la couronne du Lévézou, notamment plus de 25 jours avec Tn inférieure à -5°. L'ouverture vers l'ouest favorise l'extension du climat océanique altéré, 4 à 8 jours de fortes gelées et faible variabilité des cumuls pluviaux estimés à 700-800 mm (type 4), s'étendant du Quercy au Ségala et jusqu'au Causse de Sévérac. Il entre en confrontation permanente avec l'influence méditerranéenne altérée (type 6) sur les têtes de bassins-versants Rance, Dourdou, Sorgue, Cernon, un type marqué notamment par l'irrégularité des précipitations dans une médiane de 800-900 mm. Effectivement cette dernière influence concerne les crêtes montagneuses dominant le golfe du Lion entre Espinouse et Montagne du Lingas jusqu'au Rougier de Camarès, avec l'impact de certains épisodes fortement perturbés, mais surtout la récurrence des étés chauds et secs.   

Spécificité des lacs temporaires

 Lac des Rives

pont

Voilà un phénomène climatique caractéristique du relief karstique, un marqueur essentiel de la "mousson méditerranéenne". La photo ci-contre date du niveau atteint suite à l'intense épisode méditerranéen du 28/11/2014, succédant à 2 autres épisodes depuis septembre. 

La topographie des lieux se présente comme une sorte "d'impluvium", un bassin peu profond d'une longueur de 2 km, tapissé d'argile de décalcification, en relation avec le réseau hydrographique souterrain par un siphon situé sous l'un des rochers qui jalonnent les abords. En période de fortes pluies s'organise un dense réseau de ruissellement sur tout le pourtour dolomitique qui se comporte comme une éponge. Ainsi le bassin se remplit progressivement à condition que le débit pluvial soit supérieur au débit d'évacuation. Sans ruissellement suffisant le niveau baisse régulièrement jusqu'à l'assèchement complet. Diverses études démontrent qu'il faut un seuil de 200 mm/24h pour un début de remplissage. Donc sont nécessaires plusieurs épisodes intenses dans des intervalles inférieurs à 3 semaines pour un volume d'eau encore plus important que sur la photo. Ce sont des épisodes de longue durée en saison froide qui assurent ce fonctionnement optimal, comme ce fut le cas en 1963-64 ou 1995-96 par exemple. Selon la fréquence irrégulière des épisodes méditerranéens, le lac peut survivre de plusieurs semaines à près d'une année (photo 1996), ou ne pas exister durant plus de 10 ans (accentuation paradoxale en apparence avec le dérèglement climatique) ! Peut-être la confirmation d'une moindre fréquence des puissants épisodes cévenols durables au profit des sévères épisodes convectifs plus fréquents et plus localisés le long de la barrière orographique. En tout cas voilà un marqueur intéressant  d'une évolution climatique parfois déroutante !!

L'originalité de la Montagne Noire

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A l'extrémité méridionale du Massif Central se présente une sorte d'équilibre entre influences aquitaines et méditerranéennes. C'est encore la disposition du relief qui joue un rôle primordial dans la singularité de ce faciès climatique avec cette orientation Est-Ouest des lignes de crêtes. Quand se déchaînent les assauts de quelques épisodes méditerranéens sur les rebords de l'Espinouse, la forme en biseau du massif provoque rapidement leur effilochage en direction du Lauragais. Ici les phases de précipitations les plus intenses se déversent autant par vent de nord-ouest que par vent de sud-est, ce "marin" typique de l'ouest languedocien. En réalité il s'agit généralement d'un flux de sud-ouest bien repéré en altitude avec inversion du vent au sol à l'approche d'une masse d'air froid océanique qui s'engouffre en coin sous l'air chaud. Le phénomène se vérifie en observant la course des nuages au sol et au niveau 700 hPa (environ 2000 m d'altitude). En outre le massif est très ouvert aux flux océaniques issus du golfe de Gascogne, d'où la fréquence de ces types de temps accompagnés du vent de nord-ouest qui font virevolter ces pluies durables ponctuées de fortes averses, ces bruines ou crachins tenaces, ces brouillards qui encapuchonnent les zones sommitales, et même cette "poudreuse" qui s'amoncelle en grosses congères dans les chemins creux, notamment autour du pic de Nore (1220 m d'altitude). Dans ces moments-là s'incruste ce "rouleau de foehn" débordant de la bande faîtière, signature d'un trait de caractère océanique visible depuis Narbonne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette photo prise sur le versant méditerranéen du Pic de Nore donne une idée de l'enneigement hivernal souvent aussi abondant que sur le Lévézou, cependant le manteau neigeux qui dépasse parfois les 50 cm ne résiste guère plus d'une semaine en continu, 3 ou 4 fois par an, rapidement fragilisé par les effluves venues du sud. La fréquence neigeuse correspond au maximum de précipitations en saison hivernale, ce qui différencie nettement ce massif de la barrière cévenole et démontre la prédominance océanique en saison froide, contrairement à la bordure sud-orientale. Ici c'est seulement en été que s'affirme le mieux le caractère méditerranéen, comme en témoigne la sécheresse de plus en plus sensible avec le changement climatique qui met en souffrance les quelques beaux peuplements de sapins, marqueurs d'un climat humide et frais.  

A l'opposé, la Narbonnaise

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Dans le contexte de la Montagne languedocienne, il existe forcément un lien entre les Grands Causses et un périmètre géographique circonscrit dans l'arc du golfe du Lion. Il s'agit d'un territoire drainé par les bassins-versants du Minervois et des Corbières qui convergent vers le milieu lagunaire étendu sur une trentaine de kilomètres entre les basses plaines de l'Aude et le plateau calcaire de Leucate. Nous voilà sur un faciès climatique singularisé essentiellement par ce va-et-vient incessant de la tramontane et de l'autan, ce marqueur intangible de la croisée permanente des influences océaniques et méditerranéennes le long de l'isthme reliant Aquitaine et Languedoc. Sur cet axe le comportement des masses d'air se modifie au niveau du seuil de Naurouze et l'identité climatique la plus sensible se calque sur l'artère fluviale de l'Aude, entre la Montagne de l'Alaric et Narbonne. C'est de là que rayonne cette spécificité reconnaissable depuis les crêtes des Corbières et du Minervois, limites sensibles aux cols de Bedos ou Sainte-Colombe par exemple, là où s'effacent rapidement les influences océaniques qui concernent une bonne partie des Hautes Corbières et les Avants-Monts de la Montagne Noire. Reprenons les critères retenus sur le tableau "interface arc montagneux languedocien", se retrouvent sur ce territoire l'ensemble des éléments fondamentaux du climat languedocien sur le versant cévenol. Néanmoins se distingue une originalité liée au contexte géographique, les épisodes méditerranéens y sont plus rares sous de l'abri aérologique pyrénéen, tout en conservant leur violence spécifique. Néanmoins la disposition du relief favorise également la turbulence et le dessèchement des masses d'air océaniques, donc la Narbonnaise représente bien sa réputation de "pays du soleil et du vent", le cers traduisant ce trait d'union symbolique concrétisé par ce vent dominant de nord-ouest qui souffle souvent sur le Sud-Aveyron passée la barrière du Lévézou. 

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Le suivi de ce faciès climatique s'avère comme l'un des plus sensibles au dérèglement enregistré depuis ces dernières années, notamment depuis que la sécheresse extrême affligeant le Roussillon se répercute sensiblement sur l'arc narbonnais. Cette évolution se déroule dans la logique de la circulation atmosphérique globale autour du golfe du Lion, à savoir cette plus faible fréquence des épisodes méditerranéens qui tend à s'accentuer, comme le démontre leur déficience depuis 2022, responsable d'un cruel handicap pour la recharge des réserves hydriques.

Comparatif avec la Cerdagne

Comme sur les Grands Causses, cette région connaît une altération évidente des deux influences climatiques fondamentales en raison de sa position d'abri encore plus marquée. En effet la Cerdagne est un site de haute plaine située au coeur des Pyrénées catalanes, au seuil de 1100 m d'altitude, encadrée par des sommets de haute montagne, le Puigmal au sud, le Campcardos à l'ouest, ce qui favorise un excellent abri aérologique face aux influences océaniques. Même les influences méditerranéennes qui remontent du Conflent par "retour d'est" subissent une atténuation sensible en direction de Saillagouse, comme le démontrent aussi la sublimation des entrées maritimes issues du golfe du Lion dès le franchissement du col de la Perche. Ainsi s'identifie un climat de transition à tendance continentale, caractère accentué par la plus grande fréquence des situations anticycloniques subtropicales. Cette évolution se traduit par une généralisation des hivers secs qui bénéficient d'un ensoleillement exceptionnel (sûrement le plus élevé en France pour cette saison, rivalisant même avec le littoral provençal avec ses 3000 h par an ! ). Donc il apparaît bien que les altérations climatiques sur les Grands Causses sont nettement moins marquées, les vastes plateaux se montrant souvent favorables à une ambiance hivernale maussade. Même si  des types de temps océaniques y parviennent fréquemment en bout de course, ils conservent leur caractère nuageux et venteux, persistant parfois jusqu'en juin-juillet. De plus les belles éclaircies des traînes de nord-ouest sont souvent annihilées par la récurrence des entrées maritimes, notamment sur le Larzac. Tout cela se confirme par un ensoleillement moyen de 2200 heures, un désavantage indéniable par rapport à la Cerdagne sur le plan de l'agrément climatique, même si le rougier de Camarès, de superficie comparable, exprime le mieux sa position d'abri en moyenne montagne. Par contre notre environnement caussenard bénéficie d'un meilleur équilibre entre l'aspect bioclimatique et le risque inquiétant de plus grande sécheresse à l'échelle globale de l'Occitanie.

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Cette photo prise de Font-Romeu le 22/01/2024 illustre bien l'ambiance climatique générée par une situation anticyclonique qui dirige un flux d'air subtropical en provenance du Maroc, confirmée par des maxima supérieurs à 10° sur les crêtes de La Calm (2200 m d'altitude) ! La récurrence de cette configuration météorologique se traduit par une persistance d'un déficit inquiétant de précipitations sur l'ensemble du secteur catalan, comme en témoigne ce faible enneigement du Puigmal à la Molina digne d'une fin de printemps sur des pentes pourtant orientées au nord ! Ce genre de configuration se retrouve dans la logique de la Cerdagne, seulement soumise à la faible fréquence des épisodes méditerranéens sur la trajectoire du Roussillon, donc sujette de tous temps à des périodes d'enneigement déficitaire au coeur de l'hiver. Néanmoins l'irrégularité s'accentue avec le dérèglement climatique, pour preuve l'absence de "retour d'Est" dynamique depuis l'hiver 2021-22 qui aboutit à ce paysage habituel d'avril-mai avant les années 1990, ce qui n'exclut pas des épisodes neigeux extrêmes au-dessus de 2000 m d'altitude, mais de plus en plus rares sur les pentes inférieures. De toute manière la Cerdagne constitue une singularité du climat montagnard en zone tempérée, marquée par une atmosphère exceptionnellement sèche et lumineuse, ses hivers de plus en plus cléments et faiblement enneigés. Cela devient de l'ordre du phantasme d'imaginer un réveil sous 1 mètre de neige et un ciel cristallin à Bourg-Madame, au seuil de 1000 m d'altitude, comme ce fut parfois le cas avant la décennie 1970 !! 

Les contrastes de la Montagne ardéchoise 

 

Voilà une identité climatique qui concerne la bordure sud-orientale du Massif Central, une étendue de hauts plateaux au seuil de 1200 m d'altitude englobant une grande partie du haut bassin-versant de la Loire, des étendues d'herbages et de prairies alternant avec de nombreux espaces boisés qui s'imbriquent sans délimitation précise vers d'autres plateaux de Lozère ou de Haute-Loire. Par contre cet environnement particulier est circonscrit vers le nord-est par un alignement de promontoires volcaniques, notamment le point cuminant du Mézenc et le célèbre Mont Gerbier-des-Joncs. Ici est répertorié l'habitat permanent le plus élevé du Massif Central, notamment le village des Estables à 1350 m d'altitude connaissant des conditions hivernales récurrentes durant le semestre froid, essentiellement un manteau neigeux persistant de 20 à 40 cm d'épaisseur de décembre à avril jusqu'à la décennie 1980, rarement interrompu au coeur de la saison malgré l'irrégularité des chutes de neige. A cette altitude, les types de temps continentaux favorisent un sévère gel nocturne qui permet la consolidation de cette couche de neige insensible à l'ensoleillement des après-midi, seulement fragilisée par quelques rares effluves associées au vent du Midi. Justement la coupure se présente brusquement en bordure du grand versant méditerranéen qui surplombe la vallée du Rhône, vers un monde complètement opposé à la rigueur des hautes terres. Sur les vastes plateaux la disposition générale du relief permet une ouverture plus nette aux flux nordiques, prédisposée même à redynamiser certains flux d'ouest malgré la prédominance d'une dégradation des influences océaniques, ce qui renforce la rudesse de ce Haut-Vivarais d'octobre à mai. Néanmoins l'impact de l'influence méditerranéenne demeure sensible comme en témoigne l'intensité de quelques épisodes cévenols pluvieux ou neigeux durant cette même période. En outre ce caractère méditerranéen se retrouve dès le retour de la saison estivale, la fréquence des épisodes ensoleillés permettant un bon déroulement des récoltes fourragères malgré la récurrence de brèves séquences orageuses qui ajoutent une note continentale dans un "cocktail climatique" spécifique.

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Cette photo prise de la "plaine d'Usclades" à 1300 m d'altitude donne une image représentatrice de la Montagne ardéchoise en période hivernale, avec ses sucs volcaniques qui ceinturent l'horizon "nordique", Montfol, Taupernas, Lauzière, Séponet, Sépous, Gerbier-de-Joncs. Ici une phase anticyclonique subtropicale peut apporter une séquence agréable sous un tiède soleil inhabituel, mais une telle ambiance s'avère trompeuse et furtive entre les fréquentes périodes de "burle" , ce dérivé du mistral en vallée du Rhône, ce vent violent qui soulève la "poudreuse" et  développe une sorte de "blizzard"  qui paralyse la "Montagne". On se souvient de ces communiqués transmis sur "France-Inter" dans la décennie 1960 : " grosses congères sur le secteur du Béage". Bien sûr ce genre de phénomène se fait de plus en plus rare dans le contexte du réchauffement climatique, surtout dans le cadre d'une forte irrégularité des épisodes cévenols, mais ce faciès climatique continue de s'inscrire dans la singularité de la Montagne ardéchoise. Voilà le secteur qui connaît encore les manifestations les plus intenses des types de temps nordiques qui remontent le long de la Loire et les précipitations extrêmes d'origine méditerranéenne dont le paroxysme se focalise sur les crêtes du Tanargue, non loin du suc de Bauzon lui-même très impacté.

La singularité du Causse de Montbel

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Nous sommes aux confins continentaux de la zone des Grands Causses, encore un profil de haute plaine calcaire au seuil des 1200 m d'altitude, encadrée par les massifs granitiques : Goulet au sud, Mercoire au nord-est, Margeride au nord-ouest. Un "château d'eau" unique en France, en forme de toit à 3 pans symbolisé par la "Pierre plantée" près du col qui porte son nom. Vers le nord les eaux pluviales alimentent le bassin-versant de l'Allier dont la source se situe à quelques encablures sur les pentes de la Gardille. A proximité prend naissance le Chassezac qui chemine à travers le causse vers le bassin méditerranéen. Enfin vers le sud, les eaux empruntent un chevelu souterrain pour rejoindre le bassin-versant du Lot sur les pentes méridionales du Goulet. Donc nous voilà encore au carrefour des diverses influences climatiques qui intéressent les Grands Causses, essentiellement cette ouverture vers l'ambiance méditerranéenne bien démontrée par l'impact de certains épisodes cévenols. 

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La photo orientée vers le massif du Goulet montre bien la platitude du relief et son ouverture vers l'influence méditerranéenne, alors que les modestes bombements de Margeride et Mercoire ne filtrent pas sensiblement les types de temps nordiques les plus dynamiques au cours de certains hivers. En effet la "burle" s'exprime parfois de manière aussi violente que sur le Haut Plateau ardéchois, amoncelant d'énormes congères suite à un intense épisode cévenol neigeux. Les habitants du village de Montbel apportent maintes fois leurs témoignages, attendant durant plusieurs jours la "fraiseuse" pour les désengluer de cette neige qui fige leur environnement parfois en plusieurs phases de novembre à mars, surtout lorsque se répètent inlassablement les types de temps de nord-ouest, générateurs de cette "tourmente" qui obstrue sans relache routes et chemins sous son voile opaque de fine "poudreuse". Des événements mémorables sont évoqués pour authentifier ce "patrimoine hivernal", ces tourmentes qui font penser au blizzard canadien, comme en 1951, 1957, 1967, 1974, 1978, 1986, 2005 et d'autres encore. C'est la fréquence de la circulation méridienne qui établit l'enchaînement tyrannique des situations les plus rigoureuses, "grosse neige" par "retour d'Est" suivie d'un vent de nord glacial après l'évacuation de la "goutte froide". Des épisodes qui se raréfient davantage encore dans le contexte climatique actuel, mais qui placent ce causse comme un trait d'union entre notre région caussenarde et les hautes terres du Velay-Vivarais qui conservent encore un caractère montagnard affirmé grâce à leurs nuances continentales, où la neige est longtemps demeurée un phénomène sociétal. 

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Ci-dessus la "haute plaine" du causse de Montbel qui s'élève progressivement vers les premiers contreforts du massif de la Gardille. Une journée hivernale classique avec une "burle" modérée en situation anticyclonique nordique.

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